La collection orientaliste du musée d'Art de Narbonne

Nous tenons à remercier Monsieur Jean LEPAGE, conservateur en chef des musées de Narbonne, pour l'aide documentaire et iconographique apportée et pour avoir permis la rédaction de cette page.

Musée d'Art et d'Histoire, B.P. 823, 11108 Narbonne Cédex
Tél : 04 68 90 30 54
Fax : 04 68 90 30 59
email : musee@mairie-narbonne.fr

 

Dans un décor qui invite au voyage, le musée d'Art de Narbonne abrite dans ses collections un ensemble exceptionnel de peintures orientalistes. Des œuvres de qualité, d'une très grande richesse, constituent un panorama de plus d'une centaine de tableaux exposés en permanence : Huiles sur toiles, aquarelles, pastels et dessins sont réunis dans une exposition permanente présentant les multiples facettes de ce style pictural qui puisa son inspiration au cœur d'un Orient idéalisé.

salle1
© Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

La caïd marocain Tahamy : Benjamin-Constant
© Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

Narbonne, carrefour des cultures méditerranéennes

Si Narbonne a souhaité présenter dans le cadre de son Musée d'Art, la première collection publique de peintures orientalistes en France, ce n'est pas un hasard.

Narbonne est, en effet, depuis le II° siècle avant J.-C. le carrefour de grands axes de circulation existants. Au fil des siècles, du Moyen-Age à la fin du XIX° siècle, la ville est toujours restée un lieu d'échanges et de métissage de différentes civilisations et des cultures qui en découlent. Au XX° siècle, c'est l'identité pied-noir qui trouve sa place à Narbonne, avec l'arrivée d'un très grand nombre de rapatriés d'Afrique du Nord.

Dans ce contexte particulier et privilégié de cohabitation et de mélange de diverses origines culturelles, le musée de Narbonne consacre sa collection de peintures à la mémoire de peintres voyageurs narbonnais, réels ou imaginaires, tels Mathieu Barathier ou Hyppolite Lazerges, à l'origine de ce fonds pictural exceptionnel.

Ces toiles entraînent l'observateur à la découverte d'un ailleurs évocateur de rêve et d'évasion, décliné essentiellement autour de trois grands thèmes :

Orient lointain et exotique,

synonyme de voyages et d'aventures : les représentations de campements, de caravanes, d'oasis et de paysages désertiques évoquent l'Orient du voyageur. Les peintres se sont attachés à décrire les paysages de ces contrées lointaines, et tout particulièrement le contraste saisissant entre de grandes étendues désertiques et l'agitation, le fourmillement humain des cités et des ports orientaux.

Ainsi, le Paysage d'Algérie de Charles Théodore Frère, fait partie de ces vues ayant inspiré ces peintres nomades, enflammant leur palette déjà éclairée de cette luminosité tout à tour grise ou incandescente propre au désert.

Paysage d'Algérie : Théodore Frère
© Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

Orient voluptueux et sensuel,

peuplé de figures féminines idéales : Harems, odalisques, bain maures décrivent un Orient du conteur des Mille et Une Nuits.

Le harem : Fernand Cormon
© Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

Au delà des apparences extérieures et de ce qui pouvait être vu de tous, les artistes ont souvent cherché à pénétrer dans le domaine privé et familial, jalousement préservé, de ce monde musulman pourtant si hospitalier. L'artiste joue alors un rôle tour à tour ethnographique ou totalement emporté par son imagination, il se laisse aller à des représentations tout à fait invraisemblables d'odalisques offertes au regard. La représentation du Harem de Cormon est, à cet égard, tout à fait significatif.

A la frontière en ces deux regards, la composition "A la fenêtre" d'Hippolyte Lazerges, rassemble à la fois le réel et l'imaginaire. Il réalise ainsi une œuvre authentiquement attachante et d'une parfaite justesse tout en étant propice au songe et au dépaysement.

A la fenêtre : Hippolyte LAZERGES
© Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

Femmes Targuias (Hoggar) : Monique CRAS
© Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

Monique Cras, dont les "Femmes Targuias" du Hoggar nous transpercent de leur regards acérés, fait partie de ces artistes ethnographes du début du XX° siècle. Elle livre ici une œuvre qui, sans être franchement documentaire, nous fait entrer dans une intimité à la fois sensuelle et rude.

Le Mirage Oriental,

Orient fantasmatique et fantasmé, celui du voyageur qui se souvient, embelli, fantasme, exalte. Ce thème, présent dans les collections du musées est illustré par des toiles d'inspiration et de genre très divers. Les scènes de la vie quotidienne côtoient les scènes de foule, de villes et de villages, les portraits, etc...

La Foule sur la place de Ghardaïa de Maurice Bouviolle entre dans cette catégorie. La blancheur froide de ses murs et de ses personnages, exalte l'impression de lumière reçue par l'artiste.

Foule sur la place de Ghardaïa : Maurice Bouviolle
©Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

salle2
© Musées de Narbonne, cliché Jean LEPAGE

Les collections du musée de Narbonne invitent à découvrir tous les aspects de cette peinture narrative, documentaire ou anecdotique en présentant des œuvres qui vont des origines de l'orientalisme aux pensionnaires de la Villa Abd-el-Tif, en passant par les romantiques. Dans le cadre d'une scénographie dépaysante et originale, les spectateurs peuvent contempler des œuvres intéressantes et touchantes, sobrement mises en valeur, cédant, l'instant d'une visite, à l'enchantement envoûtant et intemporel de l'Orient et de ses sortilèges.

 

liane

Un catalogue des collections orientalistes "L'épopée orientale" est en vente au Musée ou par correspondance. Il comprend 140 illustrations couleurs et est vendu 38 euros (port compris pour la France métropolitaine) par chèque libellé à l'ordre du «Trésor Public» à l'adresse citée en début de page "à l’attention de Sylvie Saint-Martin"

liane

Cette page est répertoriée par le site de Gallimard consacré à la Ville de Narbonne
Narbonne, collection
internet Latitude Gallimard


Retour au
sommaire
du site
© 1997,2006 Lauret Hervé