Contexte historique

 

 

La thématique orientaliste qui traverse les différents mouvements picturaux du XIX° siècle et du début du XX° siècle s'inscrit dans une perspective historique.

Origines

Jusqu'à la fin du XVII° siècle seules des relations commerciales liaient Orient et Occident, en particulier par l'intermédiaire des comptoirs de Venise qui détenaient le quasi-monopole du commerce avec l'Empire Ottoman. Les deux espaces géographiques Orient-Occident, qui se désignaient eux-mêmes comme distincts, en terme religieux et culturels, avaient eu plusieurs fois l'occasion de s'affronter au cours de batailles, de croisades, de tentative d'invasions à l'initiative de l'une ou l'autre des parties.
Dès le début du XVIII° siècle, l'Occident s'intéresse de plus près à l'Orient. En 1704, Antoine Galland publie la première traduction française des Contes des Mille et Unes Nuits. En 1721, ce sont les Lettres Persanes de Montesquieu qui vont attirer l'attention du grand public, avide de nouveautés. Dès lors, commence la mode des Turqueries que l'on trouvera dans l'habillement, la litterature, la musique, l'ameublement.

La découverte au XIX° siècle

C'est au XIX° siècle qu'apparaît un véritable engouement pour l'Orient. Son luxe, son mystère, le merveilleux qui l'entourent inspirent depuis plusieurs siècles, artistes, écrivains. Ce qui change c'est que désormais on veut se déplacer et visiter ces régions. Le grand voyage en Europe des intellectuels, jusque là cantonné à l'Italie et la Grèce pour les plus aventureux, devient un voyage tout autour de la Méditerranée.

Plusieurs événements historiques attisent cette 'mode' : la campagne d'Egypte (1798-1799), la guerre d'indépendance de la Grèce (1821-1829), la prise d'Alger par les français (1830), la guerre de Crimée (1854-1855), l'ouverture du Canal de Suez en 1869, le démembrement progressif de l'Empire Ottoman sur fond de rivalités et d'ambitions coloniales, entre la France et l'Angleterre en particulier.

Le domaine des lettres connaît sa vague orientaliste au XIX° siècle : Victor Hugo écrit dans ses Orientales que le monde islamique est "pour les intelligences autant que pour les imaginations, une sorte de préoccupation générale".

Les artistes se transforment en véritables explorateurs, profitent de charges éventuellement consulaires ou commerciales qui leur sont confiées pour se documenter, voyager, étudier les cultures et l'univers familier du Moyen-Orient, suivent les missions scientifiques des orientalistes universitaires. Dans certains cas, l'artiste se fait presque journaliste de guerre ( " Le massacre de Chio " de Delacroix, bien qu'ils n'y ait pas assisté ). Leurs enquêtes les mènent à Alger, au Caire ou à Constantinople.

Le style s'épanouit au début du XIX° siècle pour atteindre un sommet aux Expositions Universelles de 1855 et 1867. A partir de 1870 en particulier, de nombreux artistes non-français rejoignent le mouvement ( italiens, allemands, anglais, autrichiens, américains, etc... ).

Le XX° siècle

Les thèmes orientalistes disparaissent peu à peu de la peinture au début du XX° siècle, persiste un temps avec l'ouverture à Alger de la Villa Abd-el-Tif, sorte de Villa Médicis algérienne. L'Indépendance de l'Algérie en 1962 et la fermeture de cette villa marquent la fin de cette période orientaliste, héritière de la tradition du siècle précédent. L'Orient a perdu de son mystère depuis longtemps déjà, bien que sa lumière et son atmosphère continuent à fasciner.

liane


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